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LA GLOIRE D'EMILE - extrait lu par Voca-Lisent lors du salon de Sainte Bazeille


ECRITURE & PEINTURE Ste BAZEILLE 21-24/11/2024

Lecture à voix haute par le groupe "VOCA-LISENT"

extrait du chapitre :

"LA GLOIRE D'EMILE " - Tome 3

Malheureusement des passages importants ont été supprimés

J'avais choisi ce chapitre, car à lui seul il résume ce roman. Le texte, lu ainsi, même si cela est très beau, n'a plus tout à fait le même sens.


Voici les passages supprimés qui avaient leur importance .


1/ Après "Quand passa le groupe IV, je reconnus au milieu du groupe, Emile, droit comme un « I ».

......Ce cortège se déroulait dans toute la longueur de la salle et défilait devant la tribune où avait pris place le Président de la République entouré de diplomates, officiers arborant plein de médailles et autres militaires, ainsi que de beaucoup de personnes faisant partie de l’organisation de l’exposition. Le décor de cette galerie, les uniformes variés, la musique formaient un tableau majestueux que je n’oublierai jamais tant c’était beau et plein de grandeur. Je fus très émue lorsque les choristes chantèrent le « chœur des soldats » extrait de l’opéra Faust de Gounod :

« Oui, c'est plaisir, dans les familles,

De conter aux enfants qui frémissent tout bas,

Aux vieillards, aux jeunes filles,

La guerre et ses combats!

Gloire immortelle

De nos aïeux

Sois-nous fidèle,

Mourons comme eux!

Et sous ton aile, »Soldats vainqueurs,

Dirige nos pas, enflamme nos cœurs! »

Monsieur le Président Carnot fit ensuite un long discours et arriva la remise de récompenses.




 

Emile, mon petit gardien de comptoir, arrivait au sommet de sa gloire en recevant une médaille d’or.

Alors là, j’ai pleuré ! Oui j’ai pleuré toutes les larmes de mon corps et de mon cœur. Mais mes larmes  n’étaient que des larmes de bonheur, jamais je crois, je ne me suis sentie aussi heureuse.

J’avais cette sensation du devoir accompli. J’avais tenu ma promesse faite au père d’Emile et je ne regrettai rien de toutes ces années passées.

Ce jour là, lorsque j’ai vu  Emile porté en triomphe par le monde de la mode, lorsque j’ai vu qu’on lui remettait une médaille d’or dans ce lieu où tant de personnalités mondiales étaient présentes, je n’ai pu qu’être transportée par la joie. J’étais fière aussi, oui c’est ça, j’étais fière, fière de lui mais aussi fière de moi !


2/Après : "Mesdames Messieurs, si Marie n’avait pas existé, si elle n’avait pas sauvé ma mère, ma sœur et moi-même au dépend de sa famille, je ne sais pas ce qui serait advenu de moi."

.....Après la mort de mon père, ma mère, dupée par mon oncle et d’autres hommes d’affaires, soit disant amis,  s’est retrouvée ruinée et en quelques jours, ma mère, ma sœur et moi étions à la rue, sans le sou, obligés de fuir notre village natal. Ma mère, effondrée, déprimée, était vide de toutes solutions. Pour nous éviter le lynchage et les humiliations,  Marie, qui travaillait comme servante chez mes parents nous sauva tous les trois. Nous quittâmes notre maison avec seulement une brouette pour y mettre ce que nous avions pu sauver.

Avec elle, nous avons pris la fuite vers Paris où nous avons vécu plusieurs mois sur ses économies, que dis-je, plusieurs années même.

Oui mesdames et messieurs, c’était ma brave Marie, notre servante qui nous permettait de manger et d’être logés. C’est elle qui nous trouva du travail à ma sœur et à moi-même.

Ma sœur entra chez Herst, maison de chapeau de luxe à plumes. Marie leur proposa ses services pour du travail à domicile. C’est alors qu’elle fit sa réputation comme très bonne modiste. Travail qu’elle exerce toujours à Flers dans l’Orne dont un représentant de cette ville, ici présent peut témoigner.

Mon premier travail, je n’avais alors que treize ans, était comme gardien de magasin la nuit, je dormais sur le comptoir. Tous les jours, Marie accompagnait ma sœur au travail, c’était à quatre kilomètres de notre mansarde, et elle ne voulait pas qu’elle traverse Paris seule et d’ailleurs il n’y avait pas que pour ma sœur qu’elle craignait mais aussi pour moi, car après avoir laissé ma sœur elle repassait par le magasin où j’avais passé la nuit et me raccompagnait à la maison.

Bien des fois je lui en ai voulu, lorsque j’avais quatorze ou quinze ans, j’avais envie d’aller gambader dans les rues de Paris comme les autres garçons de mon âge. Mais Marie était impitoyable.

Elle réussissait, grâce à un voisin avec qui elle avait lié amitié, à avoir toujours de la lecture, des journaux, des livres que ce monsieur lui prêtait. Elle me disait alors. « Monsieur Emile, faîtes nous la lecture des nouvelles du jour pendant que je travaille sur ce chapeau. » Si je rechignais à cette tâche quotidienne, elle me répondait : « Votre père voulait que vous ayez une bonne situation, vous avez été obligé d’interrompre vos études, mais ce n’est pas une raison pour arrêter de vous instruire, par la lecture, vous deviendrez savant ».

Puis je passais alors mon temps à observer son travail, l’application qu’elle mettait à faire ses merveilleux chapeaux.

Un jour de Noël, Marie me fit un cadeau, du papier et des crayons de couleur. C’est à ce moment là que je me mis à dessiner et à concevoir des modèles de mode. Au lieu d’aller traîner et courir les rues avec des camarades, je dessinais.

Le dimanche, Marie nous emmenait visiter Paris. Nous nous arrêtions devant des magasins de tissus ; en rentrant je m’empressais alors de reprendre mes crayons et de peaufiner mes dessins avec ce que j’avais vu.

Oui mesdames et messieurs, Marie m’a donné le goût de ce métier et je ne saurai plus la remercier qu’en lui dédiant, non seulement cette belle médaille d’or qui m’a été remise aujourd’hui, mais aussi cette médaille de bronze que j’ai reçue pour l’édition du magasine de mode « le goût parisien »....




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